mardi 4 mai 2010

La Dame aux Camélias

La Dame aux Camélias, Alexandre Dumas fils

Ce n'est pas la couverture que j'ai sous les yeux mais bon, on fera avec. Même si je trouve que l'utilisation de la lithographie de Garnier d'après la peinture de Court "la reine du bal" sur l'ouvrage édité par Gallimard en collection folio est bien plus ressemblante à la description que Dumas fils fait de Marguerite Gautier, alias Marie Duplessis.

Voici d'ailleurs le portrait de la courtisane qui inspira tant Dumas fils.
Car nul ignore que l'œuvre qui fit le succès du fils de Dumas est
tirée de son vécu.
"Mon avis est qu'on ne peut créer des personnages que lorsque l'on a beaucoup étudié les hommes, comme on ne peut parler une langue qu'à la condition de l'avoir sérieusement apprise. N'ayant pas encore l'âge où l'on invente, je me contente de raconter."

Il a 18 ans, en 1842, quand il rencontre place de la Bourse une belle inconnue vêtue de mousseline blanche, coiffée d'un chapeau de paille d'Italie, c'est le coup de foudre, elle s'appelle Marie Duplessis. Née dans un milieu pauvre, sa rencontre avec un riche commerçant alors qu'elle est chapelière fait d'elle une courtisane que bientôt le Tout-Paris s'arrachera.

Sa vivacité d'esprit, sa beauté particulière : elle était « grande, très mince, noire de cheveux, rose et blanche de visage, elle avait la tête petite, de longs yeux d’émail comme une Japonaise, mais vifs et fins, les lèvres du rouge des cerises, les plus belles dents du monde » fera d'elle la courtisane de Dumas fils de 1844 à 1845, puis de Franz Liszt, entre autres, elle épousera même le comte de Perrégaux secrètement à Londres mais ne parviendra jamais à quitter sa vie dissipée et orgiaque.
Elle décède des suites d'une phtisie à 23 ans.


L'œuvre de Dumas fils qui suscitera bien des réactions passionnées, que ce soit en bien ou en mal, sera adaptée au théâtre dès 1852. Son rôle fut joué notamment par la grande Sarah Bernhardt.

L'histoire

Le narrateur raconte comment lors d'une mise aux enchères il est mis en relation avec un exemplaire de Manon Lescaut dont la dédicace "Manon à Marguerite, Humilité" le poussera à l'onéreuse acquisition. Quelques jours plus tard, un certain Armand Duval se présente à lui. L'homme a pâle mine et revient d'un voyage aux Orients. Il souhaite lui racheter le livre qu'il avait offert à Marguerite pour garder un souvenir d'elle. Le narrateur, frappé par son chagrin, lui propose de se revoir. Et c'est ainsi qu'Armand lui raconte l'histoire de sa vie, le formidable amour qui l'a lié à la belle courtisane malgré des débuts difficiles; leur espoir de vivre ensemble, heureux, compromis par la jalousie d'Armand, les dettes de Marguerite et surtout le jugement du Monde.

L'appréciation

Un très beau livre, avec des phrases percutantes, que l'on se plaît à relire plusieurs fois. Le sujet est certes désuet puisque le monde des courtisanes et l'implacabilité de l'opinion publique n'ont plus de place dans notre société actuelle mais l'histoire d'amour, elle, est atemporelle. Quelques longueurs parfois dans certains dialogues, des déclarations qui s'étalent sur plusieurs pages (notamment celles de la voix publique qui condamne l'amour des héros) mais qui n'entachent en rien le plaisir que j'ai eu à lire ce livre.
Je vous le recommande donc. ;)

Petits plaisirs en bouche

"Sans que je susse pourquoi, je devenais pâle et mon cœur battait violemment. J'ai un de mes amis qui s'occupe de sciences occultes, et qui appellerait ce que j'éprouvais l'affinité des fluides ; moi, je crois tout simplement que j'étais destiné à devenir amoureux de Marguerite, et que je le pressentais."

"Je me rappelais cette étude, et moi qui aurais voulu souffrir pour cette femme, je craignais qu'elle ne m'acceptât trop vite et ne me donnât trop promptement un amour que j'eusse voulu payer d'une longue attente ou d'un grand sacrifice. Nous sommes ainsi, nous autres hommes ; et il est bien heureux que l'imagination laisse cette poésie aux sens, et que les désirs du corps fassent cette concession aux rêves de l'âme."

"Je ne disais rien, mon âme semblait être passée toute dans mon cœur et mon cœur dans mes yeux."

"Un mois d'un amour comme celui-là et de corps comme de cœur, on ne serait plus qu'un cadavre."

1 commentaire:

  1. Tiens, je crois que je ne l'ai jamais lu en entier ! un doute, tout d'un coup... je sais que j'en ai lu des morceaux choisis ! Il me faudra y remédier.

    Sinon, je pars quelques jours, je t'enverrai la suite en rentrant (à moins de trouver quelques minutes pour le faire avant ? ) mais j'ai peu avancé, disons que j'ai dû faire un seul chapitre complet et en terminer un ^^

    Biz, nanet

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